La sécheresse que subit la Catalogne depuis quatre ans frappe surtout les petits villages ruraux aux réseaux vieillissants, responsables de trop lourdes fuites d’eau. Faute de travaux, on coupe les robinets, pour moins gaspiller. Reportage.

Cabrera d’Anoia, le village assoiffé

L’eau ne coule plus comme avant à Cabrera d’Anoia. Chaque jour, souvent pendant près de 16 heures, les robinets de ce village à 35 kilomètres au nord-ouest de Barcelone restent à sec. Une situation qui dure depuis déjà un an. Pourtant, le manque d’eau reste encore presque invisible pour les visiteurs de passage. La petite route sinueuse qui grimpe depuis la départementale est plongée dans l’ombre d’une forêt de pins. Par endroits, les arbres s’écartent pour découvrir, au loin, l’impressionnante paroi rocheuse de Montserrat.

La plus fameuse des montagnes catalanes ferait presque oublier ce long tuyau en caoutchouc, sur le bas-côté. Il sort du sol comme un gros vers de terre noir et s’allonge sur une dizaine de mètres avant de replonger sous un monticule sablonneux. L’étrange ouvrage se répète quelques kilomètres en contrebas, plus près de la voie rapide qui scinde la commune en deux. Sur le bord d’une route étroite, le boyau court le long des vignes et des amandiers jusqu’à l’entrée de Canaletes, bourg principal, où il s’enfonce soudainement sous terre. À l’entrée du village, une inscription sur l’asphalte résume la situation en majuscules blanches et rouges : « AGUA 24H SOS ». [...]

Un reportage à lire dans le n°3 du magazine Soif.